Fenêtres Mode D’emploi Luis Moragon EXPOSITION >10 Avril > 29 Mai 2014 | Vernissage > 10 Avril 2014 à 18h EXHIBITION > April 10 > May 29 | Opening > April 10th 2014 at 6 pm Après ses deux dernières expositions à la Galerie Mamia Brétesché, « Habiter » et « Desciudades », Luis Moragon poursuit sa réflexion sur la vie nocturne de la ville, son anonymat et ses intimités, dans une troisième exposition intitulée «Fenêtres mode d’emploi», référence évidente au livre de George Pérec. Des fenêtres dans tous leurs états : vues de nuit, allumées, sombres, à travers rideaux ou branches d’arbres, sur rue ou sur cour, comme chez Hitchcock, désertes ou avec locataire, comme chez Polanski – deux films qui, par leur rapport au voyeurisme, ont plus particulièrement inspiré l’artiste. Derrière la vitre, ou sous le store baissé, se dessinent des présences spectrales aux gestes immobiles, des rayonnages de bibliothèques, meubles ou plantes, dans les halos flous des lustres ou abat-jour – autant de signes fantomatiques de vies entrevues à leur insu, qu’il s’agit de deviner ou d’imaginer. Les jeux de lumière et d’ombres projetées animent et estompent les trames géométriques des façades ; dans les rues les néons jouent sur les formes des passants. A travers transparences et obstacles s'organise une longue enfilade de regards, le spectateur du tableau devenant lui-même espion des guetteurs dont la présence plane en ces lieux « habités ». Dans la série des « Voyageurs », le regard perce plus loin encore, saisissant furtivement, en filigrane, la composition de vitrines de magasins à travers toute l'épaisseur vitrée de bus, de trains, de métros. Les fenêtres en mouvement ouvrent sur d'autres fenêtres, mobiles ou statiques, multipliant les cadres dans le cadre. Difficile de savoir si le tableau suggère mouvement ou immobilité : il essaye plutôt d'extraire des positions statiques du flux permanent de la vie urbaine. Vus dans leur cage de verre, les voyageurs s'abstraient en formes immobiles, voilées, repliées sur elles-mêmes – car ces transports dits « en commun » ne font que souligner la solitude de tout un chacun. La réalité sociale n'est pas loin, pointée dans des visages graves et anguleux aux tons blafards, comme des masques tristes, qui viennent s'imprimer sur un arrière-plan sombre. Né en Espagne, où il a étudié l’architecture et la musique, Luis Moragon s’est installé à Paris dans les années 1980, pour y poursuivre une carrière d’artiste plasticien. Expositions Individuelles (sélection): 2007: "Champs urbains", Orangerie, Cachan.(France). "Desciudades", Galerie Mamia Bretesché, Paris. 2006: "Desciudades", Musée d’Art Contemporain, Elche (Espagne). 2005: Galerie Mamia Bretesché, Paris. 2002: "Habitar", Lonja del pescado, Alicante 1999-2000: "Fin de Emisión", Galerie Silvia VOrtiz, Denia (Espagne) "Luces en casa 8", copyrights: Luis Moragon. Luçus in casa, 2008 , Huile sur toile, Oil on canvas .