Copyrigths: Dalila Dalléas Bouzar- Soleman-2015- All rights reserved
Copyrigths: Dalila Dalléas Bouzar- Série Hoor's Dream-25x25cm-2015
All rights reserved
Dalila Dalleas Bouzar est née à Oran en Algérie.
Après des études de biologie à l’université Piere et Marie Curie à
Paris, elle entame des études en Art à l’école des Beaux Arts de Paris
et obtient son diplôme supérieur de cette école en 2003; un séjour
à Berlin lui permet de montrer dans les galeries berlinoises et
centres d’art, un travail dense au message fort, inspiré de ses
origines algériennes et de l’exil: Körnelia - Goldrausch 2013,
Galerie am Körnerpark, Berlin Art Week - Topographie des Terror,
Listros Gallery - Nomadics-Settled, Kunstraum Kreuzberg Bethanien -
Here and Now…Amnésia, Savvy contemporary - Berlin)
Elle fait partie des jeunes artistes exposés à des foires
internationales (Art Karlsruhe Fair, Allemagne -
Joburg Art Fair, Afrique du Sud ''No name fever'',
Världskulturmuseet, Göteborg, Sweden).
COLLECTION: Fraac Marseille, programme les nouveaux collectionneurs |
Fondation Lazaar | Musée Staro Selo | Fondation de la Banque Mondiale |
Solange et Jacques Azibert | Eric Decelle...
PUBLICATIONS : 2013, Monographie, éditée par Goldrausch Künstlerinnenprojekt, 2012 Algérie Année 0 ou quand commence la mémoire, bilingue, éditions Barzakh, Alger. Estetisk rensning, Essai d'art par Dan Jönsson, éditions 10TAL, Stockholm
Hoor’s Dream ou à quoi rêve une princesse?
Dalila Bouzar nous donne à voir une série de peintures réalisées
d'après des photos postées sur internet par la princesse
Hoor Al Qasimi de l’Emirat de Sharjah (EAU).
Prises au cours de ses voyages, la princesse met sur le net
des photos, des "selfies » montrant ses préférences artistiques,
architecturales ou encore sa vie quotidienne de présidente de la
fondation d’art et de culture Al Qassimi à Sharjah, un Emirat doté
d’une « île aux musées ». En avait-elle rêvé cette princesse,
de ces musées, de ces expositions, dans un pays désormais ouvert
à l’art ? Dalila explore le monde virtuel de cette princesse,
éprise d’art, et le sublime dans ses peintures.
Une vraie mise en abyme de l’image.
Soléman
Dans sa série d'auto-portraits Taboo, réalisée en 2013, Dalila
faisait émerger de la toile crue, brute, uniformément grise,
vaguement grumeleuse, des visages d'une beauté frondeuse teintés
de mélancolie. Comme des apparitions, surgies d'un double-fond
du tableau, un rien fantomatiques, évoquant d'autres époques,
d'autres mondes, d'autres dimensions, d'autres femmes...
Les œuvres réunies à l'occasion de cette nouvelle exposition
reprennent ce même procédé consistant à réserver à la toile à
l'état brut une large périphérie de l'espace du tableau.
Cette surface vierge ligneuse, quasi organique a la consistance
d'une glaise, qu'une main serait venue pétrir secrètement pour
y modeler, cette-fois, non plus des femmes, mais des enfants,
ou plutôt un enfant, Soléman.
Soléman, fils de l'artiste, étoile de son univers.
Que serait un univers sans étoiles ? Obscurité sans fin,
abîme insondable. L'étoile illumine, l'étoile réchauffe,
l'étoile console. L'enfant, consolation des femmes, consolation
des mères. Oui, bien sûr, mais pas seulement.
Il faut aller plus loin : l'enfance, consolation et lumière pour
l'adulte. L'enfant joue. L'adulte erre. Oui, vous avez bien
entendu : l'adulte trompe ses semblables et se trompe lui-même.
Si ce n'est son mode d'être, cette tendance à dissimuler et à
refouler y ressemble en tout cas beaucoup, et il doit batailler
dur et longtemps pour atteindre son graal : la transparence,
ou peut-être plutôt la translucidité… Or, les enfants ont quelque
chose en commun que nous n'avons plus. Ils ont beau être parfois
méchants, cruels ou insupportables, ils ont encore la grâce,
l'élégance de l'invisible affleure sur leur peau et éclate dans
leurs sourires. C'est cela que cherche à capter Dalila.
C'est cela qu'elle nous transmet à travers ces visages, ces regards,
le mouvement d'un bras, une posture : ce trésor perdu, quelque part
en nous. Et dès lors, ces tableaux agissent comme un baume quand on
les regarde. Frédéric Dalléas