EXPOSITION DE PHOTOGRAPHIES ET DE VIDEOS DU 22 juillet au 31 Août 2021 Réception/Vernissage sur invitation: Le 22 juillet à Partir de 15h 10, Rue Fort Notre Dame 13007 Marseille - Tel.0660870621
Au demeurant, pour Brooke White, l’essentiel est dans l’ailleurs. Cet ailleurs, si proche et si lointain qui nous fut soudain interdit durant la pandémie du XXIème siècle. Le confinement imposé de surcroit par les autorités partout dans le monde concédait une dimension d’égal à égal à tous les humains dans leur diversité. La réaction fut la même partout : survivre, accumuler les biens dits « essentiels ». Brooke White paradoxalement trouva l’essentiel ailleurs,dans l’errance des lignes de fuite, des perspectives, se retrouver non point sur place mais en de multitudes d’espaces, forêts, rivières, lacs. C’est ainsi qu’elle trouva dans l’errance, jour après jour, le souffle et la force de photographier l’essentiel, la vie. Pour Brooke White, ce sens de la vie retrouvé est dans le contact et le dialogue silencieux avec la nature. En la côtoyant jour après jour, elle trouva la force et l’essentiel de son existence de photographe. Loin de la mimesis, c’est le message d’une présence essentielle qu’elle nous révèle. Brooke White a une approche de l’image qui combine les techniques traditionnelles de la photographie, l’analogique d’une part et le numérique d’autre part. La relation au paysage, à la nature a toujours été et demeure un leitmotiv chez l’artiste. Vingt ans de photographies sur le Paysage/Refuge débouchent sur une réflexion de ce qui est en train d’advenir du monde, à tous les niveaux, à toutes les échelles (Flux migratoires, exploration pétrolière, industrialisation), en découle une dégradation de la nature que l’on pensait acquise à notre bon vouloir, soumise à nos désidératas. Son concept est un canevas de projets, dont la trame n’est autre que le temps et la mémoire, dont le fil conducteur est l’espace où nous nous trouvons. Le canevas étant notre identité multiple et variée, le tissu final? les points de fuite et les perspectives dans l’errance, lignes de notre identité multiple( Deleuze). Mais ce tissu est usé, déchiré, il a perdu ses couleurs et ses qualités. L’errance impose la pause, la lenteur, la patience, ce que la photographie analogique est par essence. Brooke White privilégie le temps de pause lent, pour figer l’instant de l’événement, de ce qui advient dans un espace/temps donné. Le résultat est une photographie dense de sens et d’effet, et en filigrane une vibration presque palpable. Brooke White n’est pas dans la précipitation ni l’accélération. Dans ses vidéos, elle appelle le spectateur à souffler, à faire une pause, une invitation à l’errance à travers des images mouvantes d’une nature omniprésente, messagère, dont elle fait son sujet et son partenaire. Le choix du matériel n’est pas anodin, le parti pris d’un appareil photo reflex lourd et de la chambre noire portative, de l’attente qu’impose la technique de développement sont pour Brooke White autant de moments de réflexion et de respiration, des temps de pause que nous impose la pandémie. Brooke White est née en 1975 dans le Hampshire, elle vit et travaille à Oxford dans le Mississippi. Les photographies de Brooke White ont été montrées et figurent dans les collections de nombreux musées. Hamer Museum, Mississippi museum of art, Ogden museum of southern art et dans diverses galeries nationales et internationales. Photos: Brooke White, tous droits réservés, courtesy Mamia Bretesché Gallery.